Retour au format normal
L’Oiseleur l’Autour et l’Alouette
16 février 2004
par Jean de la Fontaine
Les injustices des perversServent souvent d’excuse aux nôtres.Telle est la loi de l’univers :Si tu veux qu’on t’épargne, épargne aussi les autres .Un manant au miroir prenait des oisillons.Le fantôme brillant attire une alouette.Aussitôt un autour, planant sur les sillons,Descend des airs, fond et se jetteSur celle qui chantait, quoique près du tombeau.Elle avait évité la perfide machine,Lorsque, se rencontrant sous la main de l’oiseau,Elle sent son ongle maline.Pendant qu’à la plumer l’autour est occupé,Lui-même sous les rets demeure enveloppé :« Oiseleur, laisse-moi, dit-il en son langage ;Je ne t’ai jamais fait de mal. »L’oiseleur repartit : « Ce petit animalT’en avait-il fait davantage ? »
© Copyright "Les fables de Jean de La Fontaine", 2004, all rights reserved, Responsable éditorial : maurice92160 http://maurice92160.free.fr/lafontaine